Les étapes de fabrication d’un bouchon en liège

Marquage encre

TRIAGE CLASSEMENT DU LIEGE

1 – en calibre

En lignes En mm Appellation Utilisation connue
08/10 17-22 Flotte Planchettes
10/12 22-27 Mince Planchettes, Rondelles
12/14 27-32 Juste Petits Bouchons
14/18 32-40 Régulier Bouchons Standards
18/20 40-45 Limonade  
20/24 45-54 Epais Gros Bouchons, Spécialités
 > 24 > 54 Surépais  

une ligne = 2.25 mm

 2 – en qualité

Dans chaque calibre : 1ère – 2ème – 3ème – 4ème – 5ème – 6ème – 7ème – Rebut

Le classement est effectué en fonction des caractéristiques suivantes :

  • Densité et taille des lenticelles
  • Nature et épaisseur de la croûte et de la mie
  • Nombre et épaisseur des veines (croissance)
  • Poids et souplesse
  • Défauts divers : présence de terre, bois,soufflures, trous de vers ou fourmis, champignons, colorations, liège vert (trop frais), dimensions et profondeurs des crevasses, veines creuses ou sèches.

La prise en compte de ces éléments par le classeur manuel détermine la qualité du classement des planches et, par conséquence, le rendement qualitatif dès étapes de travail suivantes.


BOUILLAGE

Opération qui consiste à faire bouillir pendant une heure ou heure et demi, selon l’épaisseur moyenne, le liège destiné à la fabrication. Le bouillage se fait soit en chaudières, soit à la vapeur. Cette opération a pour but :

  • une relative stérilisation (ou du moins désinfection)
  • un assouplissement de la matière facilitant le travail de coupe
  • l’expansion de la matière permettant une amélioration du calibre (épaisseur) et de la qualité (retrait des lenticelles – fermeture des petites soufflures)

Un repos de quelques jours, dans un endroit sain et aéré, est nécessaire afin d’éviter un séchage trop rapide rendant le liège cassant. De plus, il maintient une humidité intrinsèque permanente facilitant la coupe.

TIRAGE EN BANDES

Découpage des planches à une dimension déterminée et relative à la qualité du liège devant produire tel ou tel calibre de bouchons (la longueur du bouchon variant selon le liquide à boucher et la verrerie employée).

ECROUTAGE – EMIETAGE

Comme indiqué, est utilisé dans certaines applications (disques ou planchettes)

TUBAGE

Découpage à l’emporte pièce d’un cylindre de liège représentant un ébauchon (de diamètre toujours variable selon sa destination).

RETOURNE

Opération consistant à rendre coniques des bouchons cylindriques pour un bouchage manuel. Cette opération a été remplacée, en ce qui concerne les bouchons cylindriques par le tube, car on peut retourner des ébauchons carrés en cylindriques ou coniques.

ROGNAGE

Rectification de la longueur de l’ébauchon et polissage des bouts.

PONÇAGE

Rectification et polissage du roule (diamètre).

LAVAGE

Le lavage traditionnel (javel ou chlore) ayant disparu ces dernières années, car accusé de faciliter le « goût de bouchon » (surtout s’il est mal exécuté !!), le procédé le plus utilisé par les professionnels à l’heure actuelle est le lavage aux peroxydes (H2O2). Il est réalisé par bain ou par pulvérisation, et permet :

  • une désinfection du bouchon en utilisant les propriétés sporicides et anti-microbiennes des péroxydes d’hydrogène avec réduction par catalyse
  • la fixation d’une teinte uniforme claire.
  • une réduction des poussières et voltigeurs.

COLMATAGE

Obturation des lenticelles traversant le bouchon avec un « mastic » à base de poudre de liège et de colle caoutchouc agréée contact alimentaire. Cette opération permet d’améliorer l’étanchéité, les performances mécaniques, et donne une meilleure présentation du produit.

TRIAGE DES BOUCHONS

Cette opérations visant à la séparation des diverses classes en qualités se fait électroniquement (par capteurs optiques programmés par ordinateurs) et/ou manuellement. Le but est d’obtenir des choix homogènes et de sortir les défauts les plus importants (80 à 90 % dans la qualité – 10 à 15 % maximum dans la qualité inférieure – 7 % maximum de défauts mineurs et 3 % maximum de défauts majeurs). C’est un travail délicat car parfois subjectif et les défauts ne sont pas toujours détectables.

Les principaux défauts sont

Défauts dits Majeurs :

  • Brisure dont la surface est > 1/3 de la surface du bout
  • Liège vert frais
  • Tâche jaune
  • Fente transversale de longueur >= 50 % de la circonférence du bouchon
  • Fort témoin de tubage
  • Défauts d’une longueur > 50 % de la longueur du bouchon tels mies, croûtes, galeries de vers ou fourmis, fentes longitudinales franches

Défauts dits Mineurs

  • Brisure dont la surface est > ¼ de la surface du bout
  • Ecart de verticalité > 3 mm
  • Fente transversale de longueur >= 30 % de la circonférence du bouchon
  • Léger témoin de tubage
  • Défauts d’une longueur > 1/3 de la longueur du bouchon tels mies, croûtes, galeries de vers ou fourmis, fentes longitudinales franches.
  • Défauts de marquage

Les différentes classes sont

Norme Française FFSL Norme Internationale Appellation Aliécor Durée de conservation suivant calibre
0 Extra Extra Fin 12 – 20 ans
1 Super Fin Supérieur 9 – 14 ans
2 1ère Fin 7 – 11 ans
3 2ème Altium / Premium 5 – 10 ans
4 3ème Médium / Prems 4 – 8 ans
5 4ème Classic 3 – 5 ans
6 5ème Commun 2 – 3 ans
7 6ème   3 – 6 mois

Le choix Miroir ou Fleur est obtenu en triant le 0 ou Extra, pour en obtenir la « crème ». Il demande un roule quasi parfait et des bouts propres dont un sans défaut (qui sera en contact avec le liquide). Il nécessite un travail de sélection très important. Il faut 10 à 15000 bouchons Extra pour sortir environ 1000 bouchons Fleur. Le pourcentage obtenu de chaque qualité est variable selon les calibres des bouchons et le liège utilisé.

MARQUAGE

S’effectue sur le bout, sur le roule ou sur les deux, soit à l’encre (agréée contact alimentaire), soit au feu.

TRAITEMENT DE SURFACE

Il permet d’utiliser les bouchons sans trempage, ni préparation préalable. Ce traitement a pour but de faciliter la glisse du bouchon lors des opérations de bouchage débouchage, et d’imperméabiliser la surface extérieure du bouchon. Ce traitement ne corrigera cependant pas les défauts de bouchage.

Divers procédés existent

  • Paraffine à froid : Pour les bouchons ordinaires se fait par frottement des bouchons avec des blocs de paraffine. On obtient ainsi une pellicule luisante qui flatte le bouchon par son brillant et qui améliore le bouchage débouchage. Ce système ne permet pas un dosage précis.
  • Emulsion de paraffine : Facilite l’emploi et le dosage de la paraffine.
  • Paraffine à chaud :
    • par vaporisation, pour égaler le paraffinage à froid pendant un temps plus réduit
    • par application, avec de la paraffine liquide (très chauffée) qui pénètre dans le liège et forme une couche plus importante. Exemple : bague de paraffine à chaud sur les bouchons champagne qui facilite surtout le décollement du bouchon qui est excessivement compressé dans ce cas.
  • Mixage paraffine silicone : permet d’obtenir des forces d’extraction plus élevées et une bonne préservation dans le temps
  • Silicone : Enveloppement du bouchon par un film de silicone élastomère (par pulvérisation ou frottement). Le silicone est thermiquement plus stable que la paraffine et est recommandé pour le bouchage par thermolisation (embouteillage à chaud). Il existe plusieurs sortes de silicone qui comportent plus ou moins d’huile et plus ou moins d’agents solvants pour faciliter la répartition. Les meilleurs étant les élastomères de silicone mono composant sans solvants

COMPTAGE – EMBALLAGE

Traditionnellement les bouchons sont vendus au mille, voire à l’unité pour certaines formes plus onéreuses (bondes, bocaux).

Le comptage s’effectue manuellement, par pesée (suivant pré calibrage), ou par comptage électronique en fonction des calibres et formes (coniques, cylindriques).

L’emballage traditionnel en bouchonnerie est la sache, appelée également balle. De nos jours, en fonction des calibres qualités, les bouchons sont de plus en plus conditionnés dans des poches plastiques micro perforées ou fermées sous vide ou SO2, et des cartons de contenance variable.

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